L'emploi du sorgho à cycle court comme outil de protection

Contre les nématodes à galles en cultures maraîchères

L'emploi du sorgho à cycle court comme outil de protection
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Suite à la suppression de nombreuses substances actives, le développement de méthodes alternatives à la désinfection chimique des sols est un enjeu majeur pour la protection des cultures maraîchères contre les nématodes. L'implantation de sorgho dans la rotation d'une culture sensible aux nématodes à galles permet de réduire jusqu'à 90 % la population de nématodes, après enfouissement. Ainsi, l'en­fouis­sement du sorgho, après 28 jours de culture, a permis une diminution significative du nombre de nématodes présents dans le sol.

Publié le 01/07/2020

Temps de lecture estimé : 9 minutes

Les nématodes, problématique importante en culture sous abris

Les nématodes à galles du genre Meloidogyne sont des ravageurs très importants des cultures légumières (Villeneuve et al., 2013 ; Hoefferlin, 2018). Toutes les cultures légumières majeures sous abris sont impactées : salade, tomate, melon, concombre, poivron. Ces ravageurs induisent la formation de galles et de renflements au niveau des racines. Le système racinaire est affaibli et cela s'exprime par une diminution de la croissance des plantes et/ou des flétrissements, une baisse du rendement, voire la mort de la plante. En cas de forte infestation, ils peuvent provoquer d'importantes pertes dans les exploitations agricoles. Il est donc important d'assurer une bonne protection contre ce ravageur afin de pérenniser les productions. Depuis peu, la fumigation chimique est interdite d'utilisation en France. Des substances actives nématicides sont toujours homologuées pour les cultures légumières mais leur efficacité et le nombre d'applications autorisées restent limités. Les techniques dites alternatives sont de plus en plus travaillées pour apporter de nouvelles méthodes de gestion. Ainsi, l'utilisation de la protection biologique à l'aide de micro-organismes, de plantes pièges ou encore d'engrais verts sont étudiées. Ces méthodes montrent souvent une efficacité partielle mais tout de même intéressante. C'est pour cela qu'un travail important de conception de système de cultures associant ces méthodes est conduit en parallèle des essais factoriels (Gard et al., 2018), notamment dans les projets actuels comme Gonem (financement Feader), Interlude (financement Ecophyto), labellisés par le GIS PIClèg.

Utilisation du sorgho comme engrais vert biofumigant

Les engrais verts sont de plus en plus utilisés en agriculture et notamment en maraîchage. Cette interculture mise en place dans les rotations a plusieurs intérêts, comme d'assurer la couverture du sol entre deux cultures légumières, lutter contre les adventices, améliorer la fertilité du sol ou encore casser le cycle des ravageurs des cultures. Certains engrais verts ont également des propriétés assainissantes qui permettent de réduire le développement des bioagresseurs telluriques (ravageurs, pathogènes, adventices) et notamment celui des nématodes (Goillon et al., 2016).

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