Les dernières avancées techniques et scientifiques

2e symposium international carottes et autres apiacées

Les dernières avancées techniques et scientifiques
Sommaire A A
logo de LinkedIn logo de Twitter logo de Facebook

Du 19 au 22 septembre 2018, Cracovie (Pologne) - Le 2e Symposium international de la carotte et autres Apiaceae, organisé par la société des sciences horticoles de Pologne (PTNO), l'université d'agriculture de Cracovie et l'ISHS, s'est déroulé en Pologne, actuellement 1er pays européen pour la production de carotte. Près de 350 chercheurs, techniciens, sélectionneurs et producteurs, provenant de 45 pays, ont participé à cette rencontre. Les deux journées de colloque ont permis de discuter des dernières avancées techniques et scientifiques sur ces cultures. Le symposium s'est clôturé avec une journée sur le terrain.

Publié le 01/04/2019

Temps de lecture estimé : 6 minutes

Génétique, génome, sélection et diversité

Un volet important de ce symposium a été consacré à l'amélioration de la carotte principalement, et quelques autres apiacées dont le céleri-rave. Cette dimension s'est retrouvée dans les séances plénières et dans les sessions scientifiques. La lecture introductive du symposium faite par P. Simon (États-Unis) donnait le ton : « Le génome de la carotte et après ? ». Cet exposé a présenté l'importance du travail des équipes américaines dont un point de départ a été la mise en évidence et l'utilisation de la stérilité mâle cytoplasmique (CMS) et qui a abouti à la publication du génome de la carotte. Cette découverte a ouvert la voie à la création de variétés hybrides, dont le déterminisme génétique continue à être travaillé (M. Szklarczyk, Pologne). D'autres aspects ont largement été travaillés comme la caractérisation du déterminisme génétique de l'accumulation des caroténoïdes. Les travaux se poursuivent dans diverses équipes dont celle de l'Agrocampus Ouest d'Angers qui a présenté leurs résultats (C. Koutouan­, France). La résistance à divers bioagresseurs a fait aussi l'objet de travaux, mais c'est la recherche de variétés résistantes à l'Alternaria dauci et aux nématodes à galles (Meloidogyne javanica et M. incognita) qui a fait l'objet de plus de travaux. Pour l'Alternaria seules des résistances intermédiaires ont pu être mises en évidence. V. Le Clerc (France) a montré que les résistances à l'Alternaria mises en évidence par Angers, sont liées à certains terpènes mais qui sont différents de ceux impliqués dans l'amertume de la carotte. Pour les Meloidogyne, malgré plus 30 années de recherche, aucune variété commerciale n'est encore disponible, même si leur arrivée sur le marché est imminente. Autre résistance présentée, celle à Heterodera carotae travaillée dans le cadre du programme national carotte diligenté par les professionnels français et dont la poursuite des travaux est assurée par Vilmorin-Mikado (L. Barrot, France). Au titre des voies d'avenir qui commencent à être travaillées on peut citer les nouvelles techniques utilisant l'imagerie et l'informatique pour un phénotypage à haut débit, aujourd'hui cela reste une opération laborieuse. Il est aussi possible de citer la prise en compte de certains aspects spécifiques à l'agriculture biologique, comme les capacités d'une installation rapide des plantes afin que les carottes soient plus compétitives vis-à-vis des adventices. Ce volet peut largement servir pour l'agriculture conventionnelle compte tenu de la raréfaction des herbicides de synthèses. Pendant longtemps il a été considéré que la variabilité intrinsèque de la carotte cultivée suffisait largement à satisfaire les objectifs des sélectionneurs. Néanmoins la connaissance des carottes sauvages et des espèces apparentées fait l'objet d'un regain d'intérêt (N. Mezghani, Tunisie ; C. Allender, Royaume-Uni ; J.-P. Reduron, France ; K. Kwolek, Pologne). Des aspects plus académiques ont aussi fait l'objet de présentations comme la technique CRISPR/Cas 9 – technique moderne de manipulations du génome – (R. Baransk, Pologne) ou la fusion de protoplasmes (E. Grzebelus, Pologne). Cette dernière technique consiste en une hybridation des noyaux, mais aussi à celle des cytoplasmes permettant ainsi le transfert et l'amélioration de caractères.

Ce contenu est réservé aux clients connectés, connectez-vous pour pouvoir profiter de l'article.