Une nouvelle approche pour évaluer les stratégies de lutte biologique par conservation

Méthodologies pour l'agroécologie

Une nouvelle approche pour évaluer les stratégies de lutte biologique par conservation
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Afin de protéger les cultures légumières contre les pucerons en limitant le recours aux produits phytosanitaires de synthèse, des stratégies de lutte biologique par conservation sont mises au point. Pour évaluer l'efficacité de ces stratégies, une méthodologie originale reposant sur l'étude des mécanismes biologiques et écologiques en jeu dans l'agroécosystème a été développée par le CTIFL.

Publié le 01/07/2021

Temps de lecture estimé : 17 minutes

Protection des cultures légumières contre les pucerons

Face à la réduction des solutions chimiques disponibles pour limiter les pullulations de pucerons dans les cultures légumières et à la demande croissante de fruits et légumes exempts de traitements phytosanitaires, des solutions de protection alternatives doivent être mises au point. Différentes voies alternatives ont été ou sont explorées, à commencer par la recherche de variétés résistantes. Cependant, cette voie a rarement permis d'aboutir à des solutions opérationnelles, la sélection de plantes pour la résistance aux insectes étant difficile en raison de l'absence de systèmes génétiques de résistances simples. Néanmoins, des gènes de résistance aux pucerons ont pu être sélectionnés chez certaines plantes telles que le melon (gène Vat de résistance à la colonisation par Aphis gossypii) et la laitue (gène Nr de résistance à Nasonovia ribisnigri). Malgré l'observation de quelques phénomènes de contournements, le niveau de résistance conféré par ces deux gènes a été jugé acceptable et s'est révélé stable dans le temps. Pour protéger leurs cultures contre les pucerons, les producteurs de légumes peuvent aussi utiliser des produits de biocontrôle à base d'extraits végétaux ou de savon noir, mais les traitements avec ces produits doivent souvent être répétés pour être efficaces et peuvent s'avérer coûteux. Le principal facteur de régulation des populations aphidiennes demeure finalement l'action de contrôle biologique exercée par les ennemis naturels de pucerons (arthropodes prédateurs et/ou parasitoïdes). Cependant­, si les connaissances sur ce contrôle biologique sont nombreuses et que des méthodes de lutte biologique inondatives sont proposées depuis longtemps, celles-ci se heurtent à de nombreux verrous techniques parfois difficiles à lever (problèmes de spécificités d'hôtes et/ou d'acclimatation des arthropodes prédateurs et/ou parasitoïdes no­tamment). Pour exploiter au mieux le potentiel de la grande diversité des ennemis naturels de pucerons et lever ces verrous, de nouvelles stratégies de protection sont développées, telles que les stratégies de lutte biologique par conser vation, basées sur l'utilisation de plantes-ressources et de plantes-banques.

larve de coccinelle sur une feuille d'asclépias

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