Vers une filière pérenne ?

La patate douce française

Vers une filière pérenne ?
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Quel avenir et comment pérenniser la production de la patate douce française ? Cet article présente les principaux éléments pour répondre à ces questions, de la présentation du marché national à l'analyse technico-économique de la production en passant par une analyse de l'offre actuelle chez les détaillants.

Publié le 01/04/2021

Temps de lecture estimé : 12 minutes

91 millions de tonnes produites...

Avec une production estimée à 91 millions de tonnes produites en 2019, la patate douce (Ipomea batatas) est le troisième tubercule le plus cultivé au monde. L'Asie, avec la Chine (51 millions de tonnes), représente environ 65 % de la production mondiale, suivie de l'Afrique (30 %) ­(Faostat). Les importations de l'Union européenne ont quasiment doublé entre 2014 et 2018. Cette tendance s'est également observée en France puisque les volumes importés ont triplé entre 2014 et 2017. La balance commerciale de la patate douce est largement déficitaire en France, avec 46 000 t d'importation en 2018 pour 1 500 tonnes d'exportation (Eurostat). Les principaux exportateurs vis-à-vis de la France, les États-Unis (36 %), l'Espagne (25 %) et Israël (10 %), ne sont pas les principaux pays producteurs. L'augmentation de la demande en patate douce, renforcée par l'intérêt des consommateurs pour les productions locales ainsi que le développement de variétés adaptées à notre contexte climatique, laissent penser qu'il y a une place pour une production française. Les premières initiatives de production de patate douce ont été portées dans un premier temps par les producteurs en circuit court pour diversifier les cultures et proposer un produit exotique d'appel. On observe désormais un intérêt croissant des organisations de producteurs spécialisés pour approvisionner ce produit en circuit long.

L'analyse du taux de détention de la patate douce, c'est-à-dire le pourcentage de magasins qui proposent au moins une référence de patate douce dans leurs rayons, a progressé de manière très forte ces dix dernières années pour atteindre 72 % aujourd'hui1 confirmant ainsi le potentiel grandissant du produit. À titre de comparaison le taux de détention du navet est de 76 %. La répartition de cette détention selon les circuits démontre que la patate douce s'installe désormais comme un basique de l'offre dans les circuits avec des assortiments importants et chez les spécialistes. Étant donné ce fort taux de détention, l'augmentation du potentiel de valorisation de la patate douce dépend plus désormais d'une augmentation de la consommation des ménages plutôt que d'une meilleure pénétration du marché.

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