Le 10 juillet dernier, le centre CTIFL de Balandran a accueilli environ 84 participants (producteurs, techniciens, metteurs en marché, …), qui s’étaient donnés rendez-vous afin de faire le point sur plusieurs essais en cours, sur la cerise, en lien avec le matériel végétal et la conduite des cultures, des thématiques essentielles à la construction d’un verger.
La rencontre technique était organisée en 2 temps. Une première partie en salle qui a été l’occasion de revenir sur la saison 2025 et sur 5 projets. La seconde partie était quant à elle dédiée au terrain avec 2 ateliers qui ont permis d’approfondir 2 des projets décrits préalablement en salle.
- Point saison
Amandine Boubennec (CTIFL) est revenue sur les faits marquants de la saison cerise sur le secteur de Carpentras. La saison 2025 a été plus tardive que 2024 (7 jours en moyenne) et a été marquée par une pression Drosophila suzukii très élevée à compter du 14 juin.
Rhagoletis cerasi a également impacté très fortement certains vergers avec des situations variables d’une parcelle à l’autre. L’éclatement, le taux de fruits doubles et la présence de Monilia ont été moins marqués en 2025 que les précédentes années.
- EUFRIN cerise : évaluation européenne de 12 porte-greffe
Amandine Boubennec, a présenté les objectifs du réseau Eufrin et plus particulièrement ceux de la section « porte-greffe » créée en 2023.
Seul site français à participer à cette évaluation le centre CTIFL de Balandran évalue 12 porte-greffe couplés aux variétés Sweet Aryana® et Sweet Saretta®. Les porte-greffe semi-nanisants (Adara, GiSelA®12, GiSelA®13, GiSelA®17, PiKU®1) sont conduits en tri-axe à haute densité (1 754 arbres/ha). Les porte-greffe nanisants (GiSelA®3, GiSelA®5, Corette®1 Cass, Corette®2 Clare, Corette®3 Clinton, Corette®4 Crawford, Corette®5 Lake) sont quant à eux conduits en axe simple à très haute densité (5 2693 arbres/ha).
- Analyse sensorielle : bilan de 2 années d’étude
Myriam Capron (CTIFL) a présenté l’étude de l’impact du stade de maturité à la récolte sur les caractéristiques sensorielles de la cerise.
Ces tests conduits en 2024 et 2025 sur 72 lots ont concerné 12 variétés pour lesquelles le stade de coloration optimum à la récolte a été défini avec comme indicateur le code couleur cerise CTIFL.
- Hydrogestion : comment préserver la ressource en eau en verger de cerisier ?
Martin Pham (CTIFL), a exposé les objectifs de ce projet actuellement dans sa première année. Il vise à acquérir des connaissances permettant de pérenniser les cultures fruitières, en rendant les exploitations plus sobres, afin de préserver la ressource en eau et améliorer le stockage de carbone.
Les restrictions hydriques appliquées en 2025, serons observées en 2026.
- CERIS’INNOV : verger couvert monoparcelle
Anna Gautier (CTIFL) est intervenue pour présenter l’analyse du microclimat (température, hygrométrie, rayonnement) dans la monoparcelle réalisée sur les données 2023 et 2024, afin de comprendre l’influence du filet. On observe sous filet une plus forte amplitude de variation thermique, des températures maximales supérieures et des températures minimales inférieures au témoin. Concernant l’hygrométrie, on observe un assèchement plus rapide sous filet, sans conséquence positive ou négative sur le Monilia.
Le rayonnement est inférieur de 25% au témoin. L’acquisition de données sur le terrain se poursuit en 2025.
Sur le terrain, Amandine Boubennec, est intervenue pour présenter les données agronomiques. Parmi les observations marquantes, on notera le taux de fruits véreux qui reste faible malgré l’absence de traitements insecticides (de 0 à 12% selon les années).
- Projet CrackSense : surveillance et prédiction de l’éclatement des fruits par des technologies numériques
José Quero Garcia (INRAE) a présenté le projet européen qui est en cours de troisième année. Ce projet vise la combinaison des données satellitaires avec des variables agro-environnementales et des données corrélées à la santé des arbres pour produire une évaluation du risque d’éclatement au niveau annuel, régional et parcellaire. L’objectif final étant de pouvoir optimiser la gestion du risque en verger et d’ainsi réaliser des gains économiques. Coralie King (CTIFL) a complété la présentation en rappelant la nécessité de collecter des données issues de vergers de production afin d’alimenter les modèles prédictifs. Aussi, les participants seront contactés afin de participer s’ils le souhaitent à cette démarche.
Sur le terrain, David Alletru (INRAE), a réalisé une démonstration de l’acquisition d’images par drone qui est l’un des points clé du projet.