Gestion de la Drosophila suzukii : le CTIFL partage ses derniers résultats

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Dans le cadre du projet Drosophila suzukii (2024-2026), financé par l’OFB, une visite technique a rassemblé plus de 70 participants le 22 mai. Cette demi-journée a permis d’exposer les résultats des essais en cours et d’échanger sur les stratégies de gestion intégrée de ce ravageur

Publié le 23/05/2025 - 09:28

Au cours de cet après-midi, les participants ont pu assister à 6 ateliers :

  • Nouvelles méthodes d'applications et développement de méthodes alternatives.
    Raphael Tisiot a présenté la jeune plantation de cerisiers qui accueillera le système de pulvérisation pulvéfix. Le système est en cours de fabrication sur le centre CTIFL de Lanxade et sera prochainement installé. Une présentation des travaux sur les produits attractifs/répulsifs et le piégeage massif a également été faite. 
  • PiloTIS. Ghais Zriki a expliqué le processus d’élevage semi massif de D. suzukii réalisé à partir d’une souche autochtone pour la production de mâles stériles. Ce système d’élevage est évalué en termes de quantité et de qualité des mâles stériles produits.
    La qualité de mâles stériles implique leur survie, vigueur et compétitivité sexuelle vis-à-vis des mâles sauvages. C’est plus d’un million de mouche qui ont été produites en 2024.
  • Présentation des essais Cherry TIS.  La technique de l’insecte stérile (TIS) est travaillée depuis plusieurs années par le CTIFL. Des essais ont été mis en place sur fraises qui ont démontré l’efficacité des lâchers de mâles stériles.
    David Monnin a présenté l’action Cherry TIS qui vise à démontrer l’efficacité de la TIS en verger de cerisiers. Les premiers lâchers ont eu lieu cette année.
  • Favoriser le levier variétal pour permettre la couverture des vergers par filets anti-insectes. Amandine Boubennec a montré la jeune plantation avec des porte-greffes nanisants (GiSelA®3, GiSelA®5, Cass, Clare, Clinton, Crawford, Lake), évalués en conduite en axe à très haute densité (5 263 arbres/ha) et les porte-greffes semi-nanisants (Adara, GiSelA®12, GiSelA®13, GiSelA®17, PIKU®1), conduits en haute densité à 1 754 arbres/ha avec une conduite en tri-axe.
    Ces évaluations se font dans le cadre du réseau européen Eufrin cerise.
    C’est au total 16 essais répartis dans 8 pays qui permettent cette évaluation a grande échelle et dans des contextes pédo climatiques différents.
  • Identifier des produits et développer des stratégies de gestion.
    Afin de construire des stratégies de gestion du ravageur, des évaluations de produits de protection des plantes sont nécessaires.
    Véronique Baffert a ainsi pu présenter des essais mis en place en 2024 :
    • Seule l’application de kaolin (SOKALCIARBO) adjuventé a permis de gérer le ravageur avec une efficacité de 94% par rapport au témoin non traité alors que les autres produits testés ont des efficacités inférieures à 50%.
      Malgré tout, Véronique a également rappelé que les fruits traités par le kaolin sont marqués et non commercialisables en l’état. Des essais de nettoyage sont en cours avec le centre CTIFL de Saint-Rémy-de-Provence pour solutionner ce verrou.
    • Six stratégies de traitement ont été testées en 2024 dont deux sont utilisables en agriculture biologique. Elles ont été établies à partir des produits disponibles via des AMM pérennes ou des AMM 120 jours. Les efficacités de ces stratégies vont de 73% à 98% sur des vergers conduits en haie fruitière et apportent ainsi des pistes de stratégies efficaces. 
  • Présentation des essais STRATOS. Le dernier atelier a présenté les résultats du projet STRATOS qui vise à évaluer techniquement et économiquement des combinaisons de méthodes dans la gestion de la mouche.
    Nicolas Formez a ainsi cité les méthodes utilisées dans l’essai mis en place sur le site de Balandran : le filet périphérique, l’application de kaolin (SOKALCIARBO) ainsi qu’un complément avec des produits phytosanitaires.
    L’essai a connu une faible pression (16% de dégâts dans le témoin non traité) et les efficacités des modalités testées vont de 34 à 97%.
    Nicolas a précisé qu’avec une pression supérieure de D. suzukii, comme ce fut le cas sur le centre CTIFL de La Tapy a conduit à une baisse des efficacités.