Essais et résultats : focus sur les travaux du CTIFL en filière maraîchère

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Le 5 juin dernier, le centre CTIFL de Balandran a accueilli une Visite d’Essais consacrée à la production de légumes hors-sol et en sol. Près de 80 participants : producteurs, techniciens et partenaires de la filière ont répondu présent pour découvrir les dernières innovations agronomiques et échanger sur les pratiques.

Publié le 12/06/2025 - 08:03

L'objectif de cette Visite d'Essais était de partager les résultats les plus récents et échanger autour des enjeux agronomiques, environnementaux et techniques de la filière.

Au programme, six ateliers thématiques, animés par les ingénieurs du CTIFL, ont permis d’aborder une large diversité de sujets, illustrés par des présentations d’essais en cours et de résultats concrets : 

  • Variétés de fraises et conduite hors-sol
    Justine GARNODIER a présenté les résultats des évaluations variétales fraises réalisées en hors sol chauffé et à froid. Une comparaison de la caractérisation de la qualité gustative à dire d’experts par rapport à la méthode du mini-panel a permis de confirmer le potentiel gustatif de nouvelles variétés comme Demoiselle (Planasa).
    Les résultats de l’essai portant sur l’adaptabilité des variétés de fraisiers au changement climatique ont également été présentés, avec des effets marqués sur la vitesse de mise à fruit en fonction du climat et des variétés. Enfin, les premiers résultats du nouveau projet portant sur la conduite hors-sol en substrat laine de roche en alternative à l’utilisation de la tourbe a permis de mettre en évidence des faibles écarts agronomiques entre les deux modalités. .
  • Empreinte environnementale et outils carbone

    Malou Mireur a présenté l’outil Carbone F&L, conçu pour évaluer les émissions de gaz à effet de serre à l’échelle d’une exploitation maraîchère ou arboricole. Déjà 80 diagnostics ont été réalisés dans le cadre de ce dispositif. L’outil permet également une première estimation du stockage de carbone dans les sols et la biomasse. Elle a profité de cette intervention pour évoquer le projet InCyVie, cofinancé par l’ADEME, visant à actualiser la base de données Agribalyse®.

    Yannick Gaillard est intervenu pour présenter Ecobalyse, un outil développé par le Ministère dans le cadre de la mise en place de l’affichage environnemental des produits alimentaires. Il a également dressé un panorama des démarches similaires en cours au niveau européen.

    Ariane Grisey a, quant à elle, exposé les résultats du projet GreenGO PERTOMCO, consacré à l’optimisation de la performance environnementale de la tomate et du concombre sous abri. La filière a déjà réduit de 57 % son impact sur le changement climatique depuis 2006, grâce à divers leviers : amélioration de l’isolation des serres, transition énergétique, etc.

    L’atelier a également été l’occasion de découvrir de nouvelles fiches techniques éligibles au dispositif des certificats d’économies d’énergie, comme la double paroi gonflable.

    Enfin, les participants ont pris part à un exercice collectif de classification carbone, comparant l’impact environnemental de différents produits alimentaires comme les œufs, le lait, les fruits et légumes ou encore la viande.

  • Protection biologique intégrée

    Benjamin Gard et Amélie Bardel, accompagnés des étudiants actuellement en stage, ont quatre expérimentations consacrées à l’évaluation de stratégies de protection intégrée en cultures sous abris de fraise, poivron et tomate.

    En culture de fraise, l’association de la technique de l’insecte stérile avec un parasitoïde larvaire, Ganaspis kimorum, montre une réduction significative de l’infestation par Drosophila suzukii. Par ailleurs, l’introduction de bandes fleuries dans les tunnels favorise la présence d’ennemis naturels du puceron. Les premiers relevés indiquent une biodiversité plus importante d’auxiliaires dans les zones aménagées par rapport aux témoins sans bande fleurie.

    Sur poivron, un nouvel essai a débuté afin d’évaluer l’efficacité d’une stratégie push-pull contre les thrips. Il s’agira de comparer cette approche seule à la lutte biologique, ainsi que d’en tester la combinaison. Les premiers résultats sont attendus d’ici juillet 2025.

    Enfin, un essai centré sur le piégeage de Nesidiocoris tenuis a été lancé. Il repose sur l’usage combiné de panneaux englués, de phéromones spécifiques et de plantes pièges (verveine). Mis en place fin avril, cet essai s’inscrit dans le cadre du projet IPM.
    Les résultats seront partagés lors d’une rencontre technique prévue sur le centre de Balandran, le 16 décembre 2025.

  • Production maraîchère et solutions agroécologiques

    Margaux Kerdraon a présenté les avancées majeures de trois projets de recherche autour de la culture du melon et d'autres légumes, axés sur la durabilité et la performance agronomique.

    Le projet SOPAM a permis d’identifier plusieurs pistes pour lever les freins à l’utilisation du paillage biodégradable en culture de melon, courge, courgette, salade et tomate d’industrie. Ces leviers concernent aussi bien les aspects agronomiques que sociétaux, environnementaux ou économiques.

    Les premiers résultats du projet COCOMEL, également dévoilés, montrent un intérêt pour la combinaison de leviers agroécologiques dans la lutte contre les bioagresseurs du melon, notamment en cas d’attaques faibles à modérées. L’étude souligne également une variation notable du comportement variétal en conditions de culture à faibles intrants (phytosanitaires, eau et azote).

    Enfin, le projet IRRIMELON s’est penché sur la gestion de l’irrigation. Les premières données indiquent que certaines variétés de melon à gros calibre pourraient être plus sensibles au stress hydrique que d’autres à petit calibre, un constat qui reste à confirmer dans la suite de l’étude. L'utilisation de sondes capacitives pour ajuster les apports d’eau a également été testée, avec des résultats prometteurs nécessitant des approfondissements.

    Ces présentations ont permis de faire le point sur des travaux de recherche concrets en faveur de systèmes de production plus résilients et économes en ressources.

  • Cultures en agriculture biologique

    Prisca Pierre, accompagnée d’Alioscha Lambert, Jean-Michel Leyre et Chloé Portal, a présenté les premiers résultats du projet ALTERMULCH. L’expérimentation, menée sous abri sur des cultures de blette, vise à identifier des alternatives au paillage plastique grâce à l’utilisation de mulch végétal. L’objectif : proposer des stratégies prometteuses pour couvrir le sol dans les filières de légumes frais, en plein champ comme sous abri.

    Dans le cadre du projet FERTIBIO, des premiers résultats ont également été partagés concernant la culture de pastèque et de feuille de chêne rouge en plein champ. Ce projet s’intéresse à l’évaluation de différentes stratégies de fertilisation en agriculture biologique (AB), sur des cultures légumières (cucurbitacées, salades) et fruitières (pêches, abricots), avec une attention particulière portée aux outils de pilotage de la fertilisation.

    Enfin, quelques données initiales ont été discutées autour de la culture de batavia dans le cadre du projet AGROFEL. Celui-ci vise à établir des références agronomiques et économiques sur la production de fruits et légumes en système agroforestier.

    Une séquence riche en échanges et en perspectives.

  • Nouvelles variétés de tomates cerises

    Raphaël TISIOT a récemment présenté les résultats des évaluations variétales portant sur des tomates cerises de couleur, cultivées en hors sol chauffé. Cette présentation a mis en lumière 18 nouvelles variétés, toutes résistantes au virus ToBRFV, un enjeu majeur pour la filière.

    Les visiteurs ont pu découvrir ces variétés à travers une double exposition de fruits : des échantillons frais issus de la récolte du jour, ainsi que des fruits conservés pendant dix jours, permettant d’évaluer leur tenue dans le temps.

    L’événement s’est accompagné d’une synthèse complète des observations effectuées durant le cycle de culture. Les performances agronomiques et les critères qualitatifs de chaque variété ont également été détaillés, offrant un panorama précis et actualisé de ces nouvelles génétiques prometteuses.

Présentations à venir