Retour sur le webinaire : puceron cendré : anticiper les attaques en ciblant le vol d’automne

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Face à une forte pression du puceron cendré, les stations régionales et le CTIFL explorent depuis dix ans des leviers d’action préventifs, du suivi des vols automnaux aux solutions de biocontrôle, pour protéger durablement les vergers de pommiers.

Publié le 10/09/2025 - 08:29

Le 9 septembre 2025, Le CTIFL, avec ses partenaires d'expérimentation (CEFEL, La Pugère et SudExpé), a organisé un webinaire concernant la gestion automnale du puceron cendré du pommier.

Ces dernières années, les stratégies de protection appliquées au printemps montrent régulièrement leurs limites dans les différents bassins de production, en raison du retrait de plusieurs matières actives essentielles.
Pour répondre à cette situation, le CTIFL et ses partenaires d’expérimentation, le CEFEL, La Pugère et SudExpé, ont présenté les résultats de leur programme de recherche explorant une nouvelle voie : la lutte automnale.

Un contexte réglementaire et technique en mutation

Que ce soit en culture conventionnelle ou biologique, la protection contre le puceron cendré repose initialement sur l’application d’insecticides aphicides au printemps en pré et post-floraison. En 2018, le retrait des néonicotinoïdes restreint le panel des substances actives disponibles pour lutter contre ce ravageur. Des pertes d’efficacité des stratégies sont ainsi observées régulièrement dans les bassins de production depuis 2021. À cela s’ajoute le retrait du spirotétramate, substance pivot de la protection en post-floraison, et l’arrêt de son utilisation après la saison 2025, qui fragilise d’autant plus les vergers.

Pourquoi agir à l’automne ?

Le cycle du puceron cendré du pommier repose sur deux hôtes :

  • au printemps,  il se développe par parthénogénétique causant des dégâts sur les jeunes pousses et parfois sur les fruits ;
  • à la fin du printemps, il migre sur le plantin pour se développer durant la saison estivale ;
  • à l’automne, il retourne sur le pommier pour sa reproduction sexuée. Les œufs passent hivernent ensuite à proximité des bourgeons.

Ainsi, en agissant à l’automne, il est possible de limiter le retour et la reproduction sexuée, réduisant ainsi la pression initiale dès le printemps suivant.

Trois leviers testés à l’automne

Lors du webinaire, les équipes ont présenté des résultats issus de plusieurs programmes d’expérimentation :

  • Défoliation précoce : il s’agit provoquer la chute anticipée des feuilles avant le vol retour des pucerons afin de limiter leur installation sur le pommier (Expérimentations issues des programmes de La Pugère, du CEFEL et du Centre CTIFL de la Morinière).
  • Barrières physiques : il s’agit d’appliquer de l’argile sur le feuillage pour le blanchir et perturber la fixation des pucerons ailés sur l’arbre (Expérimentations issues des programmes du Centre CTIFL de la Morinière).
  • Application de produits de biocontrôle : il s’agit de cibler les populations déjà installées sur le pommier pour leur reproduction afin d’empêcher les pontes (Expérimentations issues des programmes de La Pugère, du CEFEL, de SudExpé et du centre CTIFL de la Morinière).

Le positionnement des interventions et les conditions d’applications sont essentiels pour leur efficacité. La combinaison d’actions automnales et printanières apparaît désormais comme un levier indispensable pour sécuriser la protection des vergers face au puceron cendré.