Une solution numérique pour la détection des symptômes du feu bactérien en verger Abonnés

Surveillance phytosanitaire par imagerie hyperspectrale

Une solution numérique pour la détection des symptômes du feu bactérien en verger
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Le feu bactérien est une maladie affectant de nombreuses espèces cultivées dont les pommiers et les poiriers. La détection rapide des symptômes en verger est un défi majeur pour les arboriculteurs. Pour contrôler la maladie et contenir sa propagation, l'imagerie hyperspectrale couplée à des outils d'analyses chimiométriques est une solution prometteuse pour détecter les symptômes de la maladie.

Publié le 01/05/2024

Temps de lecture estimé : 11 minutes

Feu bactérien, contexte et enjeu

Cycle biologique d'Erwinia amylovora

Le cycle de vie du feu bactérien débute par la pénétration de la bactérie Erwinia amylovora dans la plante hôte, principalement par les ouvertures naturelles telles que les bouquets floraux et les plaies. Sur les fleurs, E. amylovora se développe à la surface du stigmate, au sommet du pistil. Elle est transportée du pistil jusqu'aux glandes nectarifères par la rosée ou une pluie légère puis infecte l'hôte. Plus la fleur est âgée, moins les risques d'infection sont importants (Philion, 2021). En fonction de la température, l'apparition des symptômes a lieu 5 à 30 jours après l'infection.

Une fois à l'intérieur des tissus, les populations bactériennes colonisent progressivement les espaces intercellulaires et provoquent la mort des cellules infectées. Les bactéries se propagent jusqu'aux vaisseaux conducteurs entraînant alors la nécrose des tissus au fur et à mesure de leur progression (van der Zwet et al., 2012). Lorsque la concentration bactérienne devient élevée, des gouttelettes d'exsudats, composées de bactéries et d'exopolysaccharides, se forment au niveau des tissus infectés (Boucher et al., 2021). Les exopolysaccharides attirent les insectes dont les abeilles. Les exsudats constituent une source d'inoculum secondaire et propagent l'infection à d'autres parties de la même plante ou à d'autres plantes, contribuant ainsi à la dissémination continue de la maladie (Bubán and Orosz-Kovács, 2003). En fonction de l'évolution de la maladie, les jeunes poussent contaminées brunissent puis flétrissent, pour finalement se recourber en forme de crosse caractéristique. À terme, les feuilles infectées deviennent foncées, comme brûlées, et restent accrochées à l'arbre. Des chancres peuvent également se former au niveau de l'écorce des arbres. Ils permettent la conservation de la bactérie en hiver et constituent la source d'inoculum primaire au printemps. Les fruits ne sont pas épargnés et se nécrosent dès lors que les rameaux qui les portent sont touchés.

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