Rôle des oiseaux et des chauves-souris dans la régulation naturelle des tordeuses, bilan de trois années d'expérimentation

Biodiversité fonctionnelle en arboriculture

Rôle des oiseaux et des chauves-souris dans la régulation naturelle des tordeuses, bilan de trois années d'expérimentation
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Oiseaux et chauves-souris sont des prédateurs de lépidoptères tels que le carpocapse de la pomme et la tordeuse orientale. Quantifier leurs effets sur les populations de ravageurs est difficile à mesurer. Une parcelle de pommiers du centre CTIFL de Balandran a été équipée d'un système d'exclusion pour évaluer ces impacts.

Publié le 01/03/2023

Oiseaux et chauves-souris : des prédateurs de ravageurs à l'impact peu quantifié

Dans les systèmes agricoles, de nombreuses expérimentations cherchent à déterminer comment le maintien ou l'amélioration de la biodiversité peut affecter la fourniture de services écosystémiques et les rendements des cultures. Cela concerne divers groupes biologiques dont les vertébrés. Par exemple, des expérimentations dans des plantations tropicales de café et de cacao ont démontré que les oiseaux et les chauves-souris indigènes peuvent fortement réguler l'abondance des ravageurs et augmenter la quantité et la qualité des rendements de ces cultures (Karp et al. 2013, Maas et al. 2018).

En zone tempérée, de nombreux oiseaux insectivores participent activement à la prédation de plusieurs groupes de ravageurs (tordeuses, zeuzères, pucerons, noctuelles...) et jouent un véritable rôle d'auxiliaire. La consommation des ravageurs par les oiseaux a été étudiée de façon approfondie sur les tordeuses en verger, notamment le carpocapse de la pomme Cydia pomonella qui est signalé dès le début du XIXe siècle dans plusieurs pays. Les larves diapausantes, localisées sous les écorces, sont la proie de plusieurs espèces d'oiseaux (pics, mésanges) qui les recherchent activement, surtout en automne et en hiver, période où les chenilles sont rares. Plusieurs études approfondies confirment l'impact important des mésanges sur les populations de carpocapse des pommes. Il y a quarante ans, une étude a été effectuée à l'aide de larves introduites en verger sur des bûches de bois engrillagées, empêchant l'accès aux oiseaux (Solomon M.E. et al., 1979). Les niveaux de mortalité infligés aux larves par les mésanges variaient de 68 à 95 % selon le type de verger (verger de pommier à cidre non traité/ verger moderne basse tige). La prédation est densité-dépendante : plus il y a de larves sous l'écorce des bûches, plus la prédation est importante. Outre les mésanges, les autres espèces impliquées sont les sittelles, le grimpereau des bois et certains pics. L'utilisation de filets anti-oiseaux, disposés sur des pommiers de façon échelonnée au cours de la saison, a aussi permis de quantifier l'impact de la mésange charbonnière sur le carpocapse avec un effet significatif, mais faible, sur les dégâts qui diminuent de 13,8 à 11,2 % et sur le rendement qui augmente de 4,7 à 7,8 kg/arbre (Mols et al., 2002).

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