Gestion des maladies fongiques du pommier

Entretiens techniques Fruits CTIFL/SIVAL 2019

Gestion des maladies fongiques du pommier
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Le mercredi 16 janvier 2019, SIVAL (Angers) - Le pommier est particulièrement sensible aux maladies fongiques et sa culture nécessite une protection contre certains champignons afin d'éviter la mortalité des arbres et d'obtenir une récolte saine pour la commercialisation. À l'occasion du salon professionnel SIVAL 2019, des entretiens techniques fruits CTIFL/SIVAL1 ont réuni 100 personnes pour faire un point à travers trois maladies fongiques du pommier. Deux connues, la tavelure et le chancre à Nectria, et une maladie en progression, le Colletotrichum, ont été abordées ainsi que les moyens de protection et les possibles modifications de nos pratiques.

Publié le 01/04/2019

Temps de lecture estimé : 9 minutes

Tavelure, point d'étape sur les résistances aux fongicides

Benoît Barrès, responsable de l'équipe de recherche sur les Résistances aux pesticides de l'ANSES à Lyon, a présenté le dernier bilan du plan de suivi national de la résistance de la tavelure aux fongicides de synthèse. Ce plan de suivi s'insère dans le dispositif national de surveillance biologique du territoire, volet « effets non intentionnels ». Ce plan est défini annuellement par l'INRA, l'ANSES et la DGAL. C'est un outil d'alerte sur l'émergence des résistances. Il permet de définir un lieu et une date où une résistance est observée pour la première fois sur le territoire. Ce sont les personnes en charge des Bulletins de santé du végétal (BSV) au sein des régions de production qui font remonter des échantillons de parcelles avec des cas « suspects » de mauvaise protection des programmes de lutte sur la tavelure. Les échantillons ne sont donc pas pris aléatoirement sur le territoire, mais de façon très ciblée. Nous n'avons pas à ce jour d'étude épidémiologique de la résistance des fongicides de synthèse sur la tavelure du pommier en France.

Plusieurs techniques d'analyses existent en fonction des molécules étudiées. Elles reposent sur l'envoi de feuilles atteintes de la maladie, provenant du verger suspect. Les conidies présentes sur la tâche de tavelure sont prélevées et mises en culture. Enfin un certain nombre est remis en culture sur des milieux gélosés comportant plusieurs doses du fongicide étudié. On observe la propension du champignon à se développer selon la concentration du produit. Ces tests sont longs (remises en culture) et peuvent prendre d'un an à 18 mois. Lorsque la tavelure se développe sur un milieu contenant dix fois la dose autorisée du fongicide, elle est considérée résistante au fongicide. Certaines résistances sont dues à des mutations génétiques connues des souches de tavelure. Dans ces cas, des tests moléculaires ont pu être développés. Ces techniques sont beaucoup plus rapides et moins coûteuses. Cependant la recherche des mécanismes de résistance doit toujours être active, en effet pour une même molécule, l'adaptation génétique de la tavelure pour résister peut évoluer.

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