Les professionnels doivent maintenir un verger compétitif pour pérenniser leur activité tout en répondant aux exigences de réduction des intrants (fertilisants, produits phytosanitaires) et en maîtrisant l'utilisation des ressources naturelles (eau...). Quelles sont, selon vous, les pistes de recherche et de développement qu'il faudrait conduire pour résoudre cette équation ?
L'obligation actuelle de piloter le verger sur des objectifs multicritères tels que mentionnés, plus les mots-clefs d'acceptabilité sociale et de résilience, conduit à la question de base, posée à tous les acteurs de la recherche et du développement : comment aider le producteur à choisir et piloter les combinaisons de pratiques les plus adaptées à son contexte et à la hiérarchie de ses objectifs ? Une première réponse réside dans le développement des approches systèmes qui visent à mieux comprendre les interactions et les processus majeurs reliant les composantes du verger (matériel végétal, caractéristiques pédoclimatiques, biodiversité, pratiques et règles de décision) dont résultent les performances agronomiques et environnementales. Ces approches nécessitent de développer des méthodes spécifiques de suivis des parcelles, de recueils et d'analyses des données qui font encore l'objet de recherches méthodologiques, en particulier pour des espèces pérennes pour lesquelles la dimension spatiale et temporelle complexifie l'analyse. Elles recourent souvent, de façon efficace, à la modélisation, ainsi qu'à la mise au point d'outils de pilotage qui devront être transférables au moins en partie aux producteurs.