Comme en témoignent nombre de nos éditos passés, nous alertons depuis plusieurs années sur la distorsion grandissante entre les besoins exprimés pour les acteurs de la filière des fruits et légumes en termes de recherches de solutions effectives et les financements alloués pour les réaliser. Les causes majeures manifestes sont, d'un côté, l'accélération des changements climatiques, économiques et politiques et, de l'autre, la stagnation voire la réduction des efforts de recherche appliquée. Les changements sont polymorphes : augmentation des bioagresseurs, disparition régulière de solutions phytosanitaires, demande croissante des consommateurs pour des produits à moindre impact environnemental, surcroît de compétitivité inévitable face à la concurrence européenne et internationale, etc. Pour proposer des chemins de transition soutenables et répondant à cette situation, seul l'accroissement des moyens financiers destinés à la recherche, et en particulier, à la recherche appliquée, est à même de produire des résultats dans les délais concernés, c'est-à-dire d'ici trois à dix ans, et c'est la condition sine qua non.
Le CTIFL n'a jamais lésiné sur ses efforts et propose depuis maintenant une décennie, divers programmes dont des plans de recherche appliquée en lien avec le plan filière (2007 et 2016) ou encore celui du Varennes de l'eau mais aussi des plans visant soit à réguler et anticiper les sorties de produits phytosanitaires pour permettre l'émergence, l'application et la mise en oeuvre des alternatives identifiées (plan 2018) soit à rechercher des moyens de protection contre la Drosophila suzukii, la mouche de la cerise et des fruits rouges qui provoque des dégâts majeurs en production (plan 2017).