DEPHY Ferme Légumes

Projets

Résultats des projets menés par le CTIFL et ses équipes

Description du projet

Le dispositif DEPHY Ferme, action clé du plan Ecophyto, vise à tester, valoriser et diffuser des systèmes agricoles économes en produits phytosanitaires et qui maintiennent leurs performances économiques, environnementales et sociales.

Lancé en 2010 avec 178 exploitations volontaires, le réseau a atteint jusqu'à 3 000 exploitations entre 2016 et 2022, réparties sur six filières.

En 2023, il comptait un peu plus de 2 000 exploitations regroupées en 180 groupes d'une douzaine d'agriculteurs, encadrés par des ingénieurs réseau issus de diverses structures.

Le CTIFL contribue activement à ce dispositif en mobilisant deux ingénieurs à mi-temps depuis plus de 10 ans.

En filière légumes, le dispositif FERME comprend 23 groupes, soit environ 255 producteurs répartis en système de production plein champ et abris sol, à l'échelle du territoire métropolitain. 159 d'entre eux sont en agriculture biologique.

Les principales thématiques travaillées sont : l’évolution de la marge, la gestion des adventices, la gestion du sol et de sa fertilité, la protection biologique intégrée et les couverts végétaux en tant que plantes de service, la réduction des produits phytosanitaires.

Le dispositif EXPE légumes comporte 11 projets DEPHY EXPE sur 40 sites expérimentaux à l'échelle nationale.

Résultats

Le réseau DEPHY a recueilli de nombreuses données sur les pratiques agronomiques et les systèmes de culture en transition vers une agriculture plus durable. Les ingénieurs du CTIFL ont activement contribué à cette dynamique. Leur intervention a porté sur la définition de méthodologie, la collecte et l'analyse de données, ainsi que sur la valorisation des résultats. Ils ont joué un rôle de coordination et de mise en réseau des acteurs de la filière Fruits et Légumes.

Une étude a identifié les combinaisons de leviers les plus fréquemment mobilisées en production légumières. Des fiches techniques ont été produites pour documenter les trajectoires des systèmes et les pratiques innovantes mises en œuvre sur le terrain.

En légumes, pour les systèmes conduits en agriculture conventionnelle en plein champ, la baisse des IFT hors biocontrôle est de l’ordre de 30 %. Cette baisse concerne majoritairement les fongicides et les insecticides. En ce qui concerne les herbicides, les IFT sont en baisse de 15 % et il semble difficile d’aller plus loin sur des espèces comme la carotte ou l’oignon qui sont très longues à germer et où la pression adventice s’étale sur plusieurs semaines.

On constate une tendance à l’augmentation des usages de produits de biocontrôle, qui restent globalement faibles dans ces systèmes.

Pour les systèmes « Sous Abris » (et en terre) et conduits en agriculture biologique, on constate une augmentation du recours aux produits de biocontrôle (l’IFT biocontrôle passe pour ces systèmes de 1,2 à 1,7) et des usages très faibles de produits hors biocontrôle (de l’ordre de 0,5 point d’IFT). Pour les systèmes sous abris conduits en agriculture conventionnelle, la baisse des IFT hors biocontrôle est de l’ordre de 25 %. Cette baisse concerne très majoritairement les fongicides, on observe également une baisse marquée pour les herbicides, bien que globalement peu mobilisés par ces systèmes du fait du recours au paillage dans beaucoup de situations. Les IFT insecticides, qui représentent une part importante de l’IFT total moyen, restent globalement stables sur les 2 périodes étudiées (état initial et moyenne 2018/2019/2020).

Le recours au biocontrôle a augmenté sur la période (passant de 1,9 à 2,3 points d’IFT), le recours aux produits de biocontrôle est équivalent à celui des fongicides et des insecticides hors biocontrôle sur la période 2018/2019/2020.

Impacts

Le réseau DEPHY a permis aux producteurs d'adopter des innovations validées sur le terrain. Cette démarche réduit l'usage des produits phytosanitaires de 20 à 30 %. Elle maintient des niveaux de rendement satisfaisants, dépassant les objectifs du plan Ecophyto. Ces résultats assurent la continuité des productions dans de bonnes conditions. Concilier durabilité des pratiques et maintien des rendements est possible. La réduction de l'usage des produits phytosanitaires nécessite une approche globale : évolutino des systèmes de culture et de l'organisation des exploitations et du matériel, mais aussi adaptation des circuits de commercialisation et des modes de consommation. Ces réductions sont toutefois liées au contexte de pression des bioagresseurs, qui reste à mieux préciser dans les travaux.