La gestion de l'eau en arboriculture, un enjeu de premier ordre
L'augmentation des températures en lien avec le changement climatique engendre des hausses importantes d'évapotranspiration. Les sécheresses s'intensifient et les phénomènes de stress hydrique des cultures augmentent. De manière générale, en arboriculture, un stress hydrique important et mal positionné dans le cycle de l'arbre, c'est-à-dire sur des stades de développement cellulaire ou d'expansion des fruits, peut engendrer de graves problèmes de croissance végétative, des pertes de production l'année en cours, mais aussi les années suivantes. L'association du stress hydrique à des épisodes de canicules intenses peut aussi provoquer des brûlures des organes extérieurs et des phénomènes de cavitation dans les tissus internes qui peuvent conduire à des mortalités.
Les systèmes arboricoles français sont aujourd'hui majoritairement irrigués et consommateurs d'eau dans les périodes printanières mais surtout estivales [1]. Dans ce contexte, sans changer de pratiques, les besoins en eau des cultures et donc l'irrigation sont amenés à augmenter, avec le risque de provoquer une hausse des conflits d'usage liés à cette ressource. L'irrigation en arboriculture est devenue un enjeu de premier plan. Désormais, il est crucial pour les filières d'acquérir la capacité de conduire et de maîtriser les cultures en conditions asséchantes et/ou de restriction d'accès à l'eau. L'objectif final est de maîtriser des stratégies d'irrigation à la fois efficaces et précises. Cela implique de limiter les apports d'eau tout en les positionnant de manière optimale. Ainsi, il devient possible d'assurer, sur le long terme, la rentabilité et la durabilité des exploitations.