Évaluation multicritère de vergers d'abricotiers très économes en intrants phytosanitaires Abonnés

MIRAD, des vergers d'abricotiers durables

Évaluation multicritère de vergers d'abricotiers très économes en intrants phytosanitaires
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Dans le cadre du projet DEPHY EXPE MIRAD, un système de production d'abricot développé avec des leviers techniques innovants pour réduire les intrants phytosanitaires et un système de production d'abricot en agriculture biologique avec une mise en situation de retrait du cuivre ont été évalués de leur plantation à leur sixième feuille sur le centre CTIFL de Balandran.

Publié le 01/11/2025

Temps de lecture estimé : 13 minutes

Enjeux et dispositifs

Les abricotiers sont sensibles à de nombreuses maladies et ravageurs qui peuvent directement impacter la production de fruits voire entraîner la mort des arbres [1]. Ainsi, pour protéger les vergers d'abricotiers des bioagresseurs, des produits phytosanitaires sont appliqués par les producteurs tout au long de la période végétative, du débourrement jusqu'à la chute des feuilles. En 2018, en France, l'indice de fréquence de traitement IFT total moyen des vergers d'abricotiers était de 9,3 dont 6,4 fongicides [2]. Les applications de fongicides et bactéricides permettent de lutter contre le monilia sur fleurs et rameaux. Elles sont la principale cause d'un IFT élevé, avec près de trois traitements en moyenne en 2012 et 2015, quelle que soit la région [3]. En agriculture biologique, les producteurs utilisent des traitements à base de cuivre comme fongicide naturel à action préventive, destinés à empêcher le développement de champignons [3]. Cependant, l'utilisation répétée du cuivre a un impact sur la biodiversité du sol [4]. En 2015, en agriculture biologique ou en conversion, la moyenne des traitements est de 6,7 dont 5,5 traitements fongicides bactéricides et 0,9 traitement insecticide acaricide [3].

Certaines maladies ont des impacts directs sur la récolte. La moniliose contamine les fleurs, les rameaux et les fruits via le développement de pourriture [5, 6]. L'oïdium peut se développer sur le feuillage et les fruits. La rouille a un impact physiologique lorsqu'elle provoque une défoliation précoce des arbres ce qui entraîne un mauvais retour à fleur l'année suivante. Les insecticides sont utilisés pour lutter principalement contre le psylle Cacopsylla pruni, vecteur du phytoplasme responsable de l'enroulement chlorotique de l'abricotier (ECA) qui entraîne un dépérissement puis la mort des arbres. Parmi les autres insectes ravageurs, les morsures des forficules peuvent provoquer d'importants dégâts sur les fruits et être la porte d'entrée d'agents pathogènes tout comme celles des chenilles de Tordeuse orientale et d'Anarsia. À partir de 2020, certains partenaires du projet basés dans la Drôme ont subi des attaques de pucerons d'une gravité inédite qui ont entraîné la mort d'arbres. Avec l'appui de spécialistes, des prélèvements réalisés en 2023 ont mis en évidence une nouvelle espèce invasive de pucerons, Phorodon humulifoliae, originaire d'Asie et spécifique de l'abricotier [7]. Dans ce secteur, la bactériose de l'abricotier est également une maladie préoccupante. Ce n'est pas une problématique forte dans la région des Costières.

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