« Le CTIFL a tout son rôle à jouer pour accompagner les agriculteurs »

Bruno VILA

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Publié le 01/06/2020

La production sous serre se dirige inexorablement vers une réduction importante l'emploi de l'énergie fossile comme source de combustible. Quelles sont, selon vous, les différentes pistes techniques et les évolutions nécessaires pour réussir la transition énergétique dans un contexte de changement climatique ?

L'équation énergie n est pas simple car elle dépend de plusieurs facteurs différents selon les exploitations : le climat, le type d'outil, la localisation (les serres existants et les nouveaux projets)... ; mais aussi de l'évolution des cours des matières premières et des politiques énergétiques nationales, européennes et mondiales. À cela vous rajoutez, les attentes sociétales et vous avez à résoudre un système d'équation à plusieurs inconnues par des paysans dont le métier premier est la production agricole ! Il a donc fallu, comme dans bien d'autres domaines, que nous nous adaptions pour développer des compétences nouvelles autour des questions énergétiques. Dès 2009, les producteurs de Rougeline ont développé un modèle de serre écologique : l'Écoserre®. Évidemment cette évolution, bâtie autour de nouveaux défis et autour de convictions partagées, s'est aussi réalisée en premier lieu par des économies d'énergie, une maîtrise et une réduction drastique des coûts de chauffage. Cette mutation s'est faite grâce à la volonté et la remise en question permanente des producteurs. Mais aussi, au travers de nombreuses évolutions technologiques qui n'ont cessé de nous apporter des innovations permanentes. Tout ceci au prix de lourds investissements parfois accompagnés par des programmes de soutiens (aides européennes, nationales ou régionales...). Un sacré défi à l'époque mais un beau succès puisque, à ce jour, 60 % de nos serres sont des Écoserres®, avec une répartition des systèmes de chauffage suivante : 44,3 % de cogénération, 28,2 % d'énergies fatales, 14,5 % en gaz naturel, 9,2 % en biomasse et 2,8 % d'autres énergies. Soit un total de 120 hectares d'Écoserre­® représentant 60 % de nos surfaces totales et 80 producteurs. Dans les 5 à 10 années à venir la question du maintien de la cogénération sera cruciale pour bon nombre d'exploitations si nous n'avons pas la possibilité de reconduire les installations avec de nouveaux contrats de vente d'électricité ou si le marché libre ne permet pas de les rentabiliser.

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