Connaissances actuelles sur l'état azoté des cultures
L'azote est l'un des principaux facteurs limitants de la production de biomasse dans les systèmes de culture. L'utilisation d'engrais azotés de synthèse a permis d'augmenter significativement la production alimentaire depuis les années 1960 [1]. Cependant, l'utilisation d'engrais azotés génère des risques de pertes d'azote dans l'environnement via la dénitrification (émission de N2O), la volatilisation de NH3 et la lixiviation et le ruissellement de NO3- [2]. De plus, la fabrication d'engrais azotés de synthèse requiert une utilisation intensive des combustibles fossiles [3]. Dans un contexte de hausse et de volatilité des prix de l'énergie, l'achat d'engrais azotés devient une charge très variable pour les producteurs. Pour exemple, le prix des engrais azotés simples a été multiplié par deux entre septembre 2021 et avril 2022 (INSEE).
Les outils de pilotage de la fertilisation azotée permettent d'optimiser l'efficacité d'utilisation de l'azote. Les outils développés grâce aux expérimentations menées au CTIFL sont basés sur des mesures relevées sur la plante. Ils sont construits sur le concept de concentration critique en azote dans les tissus de la plante. Cette concentration critique correspond à la teneur minimale en azote qui permet la production maximale de biomasse. Cette concentration critique varie durant le cycle de culture : elle diminue quand la biomasse sèche de la plante augmente, selon l'équation suivante [4] :