Quels rapaces chassent le campagnol provençal ?
Le campagnol provençal (Microtus duodecimcostatus) est un micromammifère de la famille des Cricétidés. Il est, comme les campagnols terrestres (Arvicola terrestris) et des champs (Microtus arvalis), un ravageur d'importance économique. Le campagnol provençal est présent seulement dans la péninsule ibérique et le sud de la France. Dans notre pays, il occupe l'arc méditerranéen, les bordures sud-ouest du Massif central jusqu'en Dordogne, monte presque jusqu'à Lyon dans la vallée du Rhône et atteint 2 400 m dans les pelouses alpines. Mais c'est avant tout un rongeur de plaine, surtout présent dans les sols peu caillouteux en dessous de 600 m d'altitude. Il colonise divers milieux cultivés (vergers enherbés, cultures maraîchères et semencières) dans lesquels il peut faire de graves dégâts : écorçage des troncs, consommation des tubercules ou des parties aériennes... Le comportement souterrain et nocturne généralement admis est remis en cause par nos observations, en particulier par une prédation pouvant être importante par les rapaces diurnes et par un suivi de son activité au piège photographique. Ce rongeur construit un réseau de galeries au sein duquel il se déplace et se reproduit. Le campagnol provençal trahit sa présence par des tumuli groupés, aplatis et dont la terre à la texture de la semoule (Photo 9). En comparaison, les taupes produisent des gros tumuli coniques, avec une distribution plutôt linéaire et une structure de terre très grossière.
Dans le cadre de la lutte intégrée contre cette espèce dans les cultures agricoles vulnérables, il est important de préciser le cortège des prédateurs impliqués dans sa régulation afin de mieux les protéger et chercher à les favoriser. Ce rongeur a un grand nombre de prédateurs terrestres et aériens. Selon les prédateurs, la consommation est ponctuelle, régulière ou exclusive. Ainsi, chez les oiseaux, le hibou moyen-duc fait figure de spécialiste des campagnols. Chez les mammifères, les espèces correspondantes à ce profil sont la belette (Mustela nivalis) et l'hermine (Mustela erminea) dont la morphologie (corps fuselé et long) est parfaitement adaptée à la poursuite active des campagnols dans leurs galeries.