Utilisation de la technique de l'insecte stérile pour contrôler Drosophila suzukii en cultures sous abri Abonnés

Technique de l'insecte stérile

Utilisation de la technique de l'insecte stérile pour contrôler  Drosophila suzukii  en cultures sous abri
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La culture sous abri est un agroécosystème idéal pour la mise en oeuvre de différentes stratégies de contrôle biologique des ravageurs telles que la technique de l'insecte stérile. L'utilisation des insectes stériles permet une gestion efficace de D. suzukii en culture de fraisiers et de framboisiers sous abri.

Publié le 16/09/2025

Temps de lecture estimé : 12 minutes

Différentes méthodes de gestion de D. suzukii

La drosophile à ailes tachetées Drosophila suzukii est une mouche des fruits invasive, originaire d'Asie du Sud-Est. Elle est l'un des ravageurs les plus dommageables pour les petits fruits rouges à l'échelle mondiale. Depuis 2012, elle est devenue le ravageur le plus important en culture de cerisiers, framboisiers et fraisiers [1]. Les femelles sont hautement fécondes : en moyenne, une femelle produit 400 oeufs pendant sa vie et peut pondre jusqu'à 20 oeufs par jour en conditions optimales. Les larves se développent dans les fruits ce qui les rend rapidement invendables. À 25 °C, leur cycle de développement est de 8 à 10 jours. Selon les conditions climatiques D. suzukii peut réaliser 7 à 15 générations entre le printemps et l'automne [2].

L'impact économique est considérable : les pertes de récolte peuvent atteindre plus de 90 %. Ces pertes varient en fonction de la culture, des conditions climatiques et des pratiques de protection adoptées par les producteurs. La conduite biologique des cultures et la multitude de variétés augmentent la vulnérabilité de la production aux attaques de D. suzukii [3]. En culture de fraisiers et de framboisiers, les dégâts peuvent engendrer des pertes importantes. À titre d'exemple, en culture de framboisiers, les pertes de récolte sont estimées entre 30 et 40 % en Italie [4] et entre 2 et 100 % aux États-Unis. En culture de fraisiers, les dégâts sont importants sur la production d'automne et les pertes annuelles sont estimées à 20 % (Figure 1). En 2011, les infestations de D. suzukii ont causé 80 % de pertes de récolte dans les Alpes-Maritimes [5]. En région Provence-Alpes-Côte d'Azur, la pression de D. suzukii en culture de fraisiers varie de faible à très élevé au mois du mai, comme de 2020 à 2024 [6]. En culture de cerisiers, les dégâts sont très sévères dans les vergers non protégés. Les pertes peuvent atteindre 100 % et engendrent même l'abandon de la récolte. En 2016, une indemnisation de 4,7 millions d'euros a été mise en place en faveur des producteurs les plus touchés [7].

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