Comment la fertilisation de la culture influence-t-elle le développement du puceron ?
Les principaux mécanismes de défense des plantes vis-à-vis des insectes ravageurs sont physiques (couleur, propriétés de surface, poils), mécaniques (fibres, silicium) et biochimiques (toxines, répulsifs). La nutrition de la plante peut affecter ces trois mécanismes. Parmi les différents nutriments, l'azote est largement impliqué dans la sensibilité des plantes cultivées aux insectes ravageurs. Dans leur méta-analyse Butler et collaborateurs [1] démontrent que l'apport d'engrais azoté favorise la dynamique des populations d'insectes piqueurs suceurs comme le puceron. Une explication possible à ce phénomène est que les plantes recevant davantage d'engrais azoté produisent une sève élaborée dont la teneur en acides aminés est plus élevée. Cela conférerait des qualités nutritionnelles supérieures à la sève qui favoriserait la croissance et la reproduction des pucerons [2], [3].
Le calcium joue un rôle dans la défense de la plante contre les pucerons. Le mécanisme d'occlusion d'un vaisseau du phloème, suite à sa lésion telle qu'une piqûre de puceron, est déclenché par un influx de calcium dans ce vaisseau. Le puceron est capable de réduire l'influx de calcium et donc de saboter l'occlusion via l'émission de composés salivaires [4]. Le calcium joue également un rôle important dans la solidité des tissus végétaux [5]. Ainsi la pénétration du stylet du puceron dans les tissus végétaux pourrait être ralentie par le calcium.