Fertilisation et gestion des pucerons en fraise : étude de stratégies de protection Abonnés

Protection intégrée des cultures sous abri

Fertilisation et gestion des pucerons en fraise : étude de stratégies de protection
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Le puceron est actuellement le bioagresseur le plus problématique en culture de fraise hors-sol. Le retrait du spirotétramate (MOVENTO®), la substance active pivot permettant son contrôle, fin 2024, justifie d'expérimenter de nouvelles méthodes de protection. La fertilisation, du fait de son effet sur les relations plante-ravageur-auxiliaire, est un levier pertinent d'amélioration de la protection intégrée.

Publié le 01/07/2025

Temps de lecture estimé : 11 minutes

Comment la fertilisation de la culture influence-t-elle le développement du puceron ?

Les principaux mécanismes de défense des plantes vis-à-vis des insectes ravageurs sont physiques (couleur, propriétés de surface, poils), mécaniques (fibres, silicium) et biochimiques (toxines, répulsifs). La nutrition de la plante peut affecter ces trois méca­nis­mes. Parmi les différents nutriments, l'azote est largement impliqué dans la sensibilité des plantes cultivées aux insectes ravageurs. Dans leur méta-analyse Butler et collaborateurs [1] démontrent que l'apport d'engrais azoté favorise la dynamique des populations d'insectes piqueurs suceurs comme le puceron. Une explication possible à ce phénomène est que les plantes recevant davantage d'engrais azoté produisent une sève élaborée dont la teneur en acides aminés est plus élevée. Cela conférerait des qualités nutritionnelles supérieures à la sève qui favoriserait la croissance et la reproduction des pucerons [2], [3].

Le calcium joue un rôle dans la défense de la plante contre les pucerons. Le mécanisme d'occlusion d'un vaisseau du phloème, suite à sa lésion telle qu'une piqûre de puceron, est déclenché par un influx de calcium dans ce vaisseau. Le puceron est capable de réduire­ l'influx de calcium et donc de saboter l'occlusion via l'émission de composés salivaires [4]. Le calcium joue également un rôle important dans la solidité des tissus végétaux [5]. Ainsi la pénétration du stylet du puceron dans les tissus végétaux pourrait être ralentie par le calcium.

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