Contexte climatique et systèmes agricoles
Dans les années à venir, le changement climatique et notamment les modifications des températures et des précipitations vont fortement impacter les systèmes agricoles [1]. La ressource en eau va devenir de plus en plus rare en raison de la dégradation de sa qualité et de son utilisation excessive alors que les besoins vont s'accroître, notamment pour faire face à la nécessité de nourrir la population croissante [2]. Le changement climatique a pour conséquence une augmentation des vagues de chaleur et des canicules (+10 à +35 jours de vagues de chaleur au cours du XXIe siècle), ainsi qu'une baisse des précipitations estivales (de -10 à -20 %), et ce notamment dans la partie sud de la France [3].
D'après le rapport 2022 du GIEC, la zone méditerranéenne est sévèrement touchée par le changement climatique [4]. Avec une augmentation des températures moyennes de 2 °C par rapport au début du XXe siècle, soit 50 % supérieure à l'augmentation moyenne globale, de nombreuses problématiques pourraient s'aggraver : raccourcissement des cycles végétatifs, perte de qualité liée aux pics de chaleur, manque d'heures de froid, chute physiologique, brûlures, émergence de bioagresseurs, etc. [5]. L'agriculture pourrait être particulièrement impactée, en particulier pour son utilisation de l'eau : moindre disponibilité en période estivale, intrusions salines ou encore risque de précipitations intenses. L'agriculture française représente aujourd'hui environ 10 % des prélèvements d'eau annuels et dans certaines zones, jusqu'à 90 % en période estivale. Avec une réduction prévue des réserves naturelles et une augmentation de l'évapotranspiration des cultures, l'eau est une ressource à fort enjeu [6]. Les mesures préfectorales de restriction augmentent, en nombre et en durée, et peuvent limiter et contraindre l'usage de l'eau en France.