Utilisation des plantes de service comme refuge et relais pour une meilleure installation des auxiliaires en culture. Exemple en culture de tomate en station expérimentale

Utilisation des plantes de service comme refuge et relais pour une meilleure installation des auxiliaires en culture. Exemple en culture de tomate en station expérimentale

17/10/2023 20 p.

Rencontre Technique Plantes de service du 17 octobre 2023 au Centre CTIFL de Balandran.

Les punaises prédatrices (Miridae) sont des auxiliaires polyphages très utilisés en culture de tomate sous abris. Macrolophus pygmaeus est la principale espèce utilisée et commercialisée par de nombreuses biofabriques. Dicyphus errans est naturellement présent en serre mais non commercialisée actuellement. L’objectif de cet essai est de mettre au point un système de plante banque pour élever et transférer ces deux punaises en cultures de tomates hors sol et ainsi améliorer la protection contre les ravageurs aériens. Il s’agit également de savoir si l’introduction d’une population importante de mirides dans la culture peut limiter l’installation de Nesidiocoris tenuis, dont le comportement phytophage pose de sérieuses difficultés. Trois espèces de plantes banques ont été identifiées comme utilisables en culture hors sol : le souci (Calendula officinalis), Geranium macrorrhizum et Erodium trifolium. Macrolophus pygmaeus et D. errans ont été élevés sur ces plantes banques durant 30 jours avant l’introduction dans la serre. Les plants de tomates ont été artificiellement infestés par des aleurodes adultes. Dans les parcelles témoins, les mirides ont été lâchés directement sur les plantes de tomate (3ind/m² pour chaque espèce). Ce lâcher est réalisé le même jour que l’introduction des plantes banques dans les parcelles d’essais. Les résultats ont montré que la stratégie d’introduction avec des plantes banques, en comparaison du lâcher classique, permet un meilleur contrôle de l’aleurode. Cette stratégie améliore l'établissement de M. pygmaeus mais pas celui de D. errans. De plus, dans aucune des modalités testées, N. tenuis n’est capable de s’installer sur la culture. Ce résultat suggère que la présence de M. pygmaeus à forte densité associée à la présence de D. errans peut diminuer fortement la capacité de N. tenuis à coloniser la culture de tomate.